Et au moment oi? je dis “assumer” je ne dis meme pas “aller le crier i propos des toits et commencer toutes vos conversations par bonjour je suis LGBT+ / fol” (bien que franchement, ca pourrait simplifier plein de trucs, mais c’est un nouvelle sujet), mais simplement ne point avoir honte quand vous parlez de votre autisme ou schizophrenie ou whatever.
Parce que le probleme Il semble la : ce qu’on nous reproche c’est moins claque d’etre fier que le fait de ne pas avoir honte. C’est jamais pleinement pareil et c’est important de faire la difference. Parce que ce que nombre oublie quand iels viennent nous expliquer que “y a aucune quoi etre fier”, c’est que ca revient un tantinet a sous-entendre “en fait faudrait plutot avoir honte”. Et c’est la qu’on touche au noeud du probleme. Parce qu’on considere que la folie reste quelque chose obligee de se cacher, se Realiser discrete, quelque chose dont on doit souffrir, quelque chose qu’on devra cacher a tout tarifs Afin de gagner le droit de s’integrer. On oublie que tout ceci est un panel. Que tout ceci n’est pas organique, mais plutot la consequence d’un etat d’esprit. La folie se cache parce que la survie est a votre tarifs. Mais se cacher, avoir honte, ca epuise. Acheter le acceptation en jouant les bons malades, les gentils fols inoffensifs, ca finit tot ou tard avec se payer. Pire bien, votre prix, on se claque payer a soi, et parfois, on le fait payer aux autres fols.
Aussi il faut essayer de demeler tout ca aujourd’hui. Pourquoi se affirmer fol ? Que revendique-t-on en reclamant ce terme ? Etre fier d’etre fol est-ce aimer l’etre ? Est-ce qu’on est un mauvais fol si on en est jamais fier ? Et surtout, surtout, de quoi est-on cense avoir honte bordel de merde je vous le demande .
Pourquoi se dire fol ?
Comme j’habite une personne tres subtile (non), j’ai sciemment fait le lien avec les luttes LGBT+ au sein d’ mon intro. Cela y aurait plein de choses qu’on pourrait penser concernant lier ses 2 communautes (a commencer avec rappeler qu’elles paraissent intrinsequement liees, n’en deplaisent a celleux qui veulent jeter nos fols sous le bus, mais c’est nullement ce thi?me d’un jour), mais il faut se concentrer concernant ca : la reappropriation du stigmate. En fi?te, via internet, dans un magasin, dans des films, vous avez vraisemblablement entendu des personnes se revendiquer “gouine” ou “PD”, des termes qui sont initialement des insultes. Peut-etre avez-vous ete surpris·e. Pourquoi se qualifier avec une insulte ? Et peut-etre l’avez-vous ete encore plus quand une tierce personne s’est servi de ces memes termes Afin de qualifier une telle personne, ainsi, que celle-ci s’en est offusque. C’est un brin confusant tout ca non ? Il semble grand. Creusons un peu donc.
J’ai logique en reappropriation d’un stigmate est la suivante : si tu dois subir les insultes, les moqueries, la mise au ban, avec tel facteur, aussi t’en saisir, te l’approprier, ca laisse une chance de moins a ton adversaire de te faire du mal par ce biais. C’est une tactique que certain·es d’entre nous avons inconsciemment mis en place suite a du harcelement scolaire par exemple. Si je fais la blague insultante AVANT, si je montre que j’en ris, alors on ne peut plus l’utiliser pour me blesser. Ca desarme. Perso j’ai appris ca dans 8 miles, le film d’Eminem. C’est loin mais en gros : il a une vie de merde, il sait que dans sa prochaine rap battle l’autre va balancer tout son linge sale sur lui concernant le desarconner, alors il ouvre la battle en s’auto-taclant et conclue en mode “et maintenant tu vas faire quoi ?”, l’autre n’ayant environ cartouche pour son propre rap. L’exemple coi»te votre qu’il vaut parce qu’on ne cause pas vraiment d’oppression la, mais je chope l’image assez parlante. Se reapproprier l’insulte, c’est priver l’autre d’une de ses armes.
Dans le cadre d’une oppression, ca the perfect match comment ca marche va bien un brin plus loin, ce qui est logique, puisqu’on parle pas seulement de se Realiser botter les fesses en public dans une battle de rap. Mes consequences pourront etre desastreuses : privation de droit, refus de notre existence, avec l’integralite des impacts sur l’equilibre mentale. Se reappropriation des termes comme “PD” ou “gouine”, c’est une facon de lutter, de montrer que non seulement on y a, mais que bien et cela a ete fait contre nous ne nous atteint nullement. Non juste ca n’atteint nullement, mais on peut le reinvestir, le prendre, ainsi, en faire son truc a soi. In your face.
Un tantinet une meme facon, la folie est un stigmate sociale. Suffit de voir la prevalence du lexique d’une folie dans les insultes : tare, psycho, schizo, autiste, malade mental, va te Realiser soigner / enfermer, etc. autant de joyeusetes que l’on peut balancer a J’ai tronche de l’autre pour invalider completement sa pensee, le raisonnement, ses emotions. Car oui, nos fols ne vont pas pouvoir gui?re affirmer, pas raisonner, pas ressentir correctement sans l’aval des bien pensants des entourant. Par consequent, les fols paraissent depossedes de leur vie, enfermes, mis a l’ecart, medicamentes de force, etc etc. (faut-il vraiment que je refasse la liste a chaque fois ?)(oui)(fuck)(la pedagogie c’est repeter) Il nous faut bien ajouter les violences. Violences dont on nous prete la totalite des mots alors que nous en sommes beaucoup plus souvent les victimes. Niveau stigmate, on est donc plutot pas mal.
[je ne suis jamais occupe i penser que le gabarit du stigmate i propos des commus LGBT+ reste anecdotique. Deja parce qu’encore une fois, c’est lie. Etre LGBT+ c’est bouger une norme, ainsi, devinez qui sort d’une norme par excellence. C’est nullement Afin de rien qu’on psychiatrise nos LGBT+. Oui je cause au present. Ensuite, bien seulement parce que votre n’est gui?re la question ici, mais evidemment que le stigmate pesant dans ses communautes ne s’arretent jamais a des quolibets.]
Se reapproprier le lexique une folie, c’est une facon de lutter, au aussi titre que Afin de nos LGBT+. Sauf qu’une difference s’ajoute… diag ou jamais diag ? Vous aurez note dans la liste d’exemples, que j’y ai (forcement avec la non subtilite qui me caracterise) ajoute certains diagnostiques regulierement utilises comme insultes. Si l’on a commence votre blog il y a trois ans deja (que le temps passe !), on avait principalement fera un texte sur la difficulte d’avaler votre commentaire la schizophrenie. On parlait principalement de la difficulte de l’accepter Afin de parler de soi, avec l’ensemble des horreurs qui etaient fourrees dedans par un chacun, et du bricolage qu’il fallait faire pour l’accepter. C’est marrant comme on change. A l’epoque, j’avais enormement de mal a me revendiquer fol. J’avais l’impression que c’etait apporter des points a la folie, et c’etait terrifiant. Aussi inavalable qu’il soit, le mot schizophrenie, plus medical, plus froid, plus distant, il semblait moins dangereux. En outre… politiquement, on finit par saisir que ca coince quand meme un peu bien ca.